Le Neurofeedback chez les vétérans

Le Neurofeedback chez les vétérans

Voici un sujet qui me tient à cœur : les militaires et anciens militaires.

Beaucoup trop développent un état de stress post-traumatique (SPT). Ces SPT sont principalement dus à des évènements qui se sont déroulés lors de leurs périodes passées sur un théâtre de guerre. Chaque personne réagie différemment à ce qu’elle vit, et le SPT peut se développer à n’importe quel moment de son existence, en fonction de sa propre vulnérabilité.

En fonction des symptômes qui se seront développés, les patients vont suivre des psychothérapies (de groupe, EMDR, etc.) et/ou bien ils pourront être médiqués.

Le Neurofeedback n’est pas encore un automatisme pour les professionnels de santé, pourtant il est un maillon essentiel car il agit directement sur le système nerveux du patient.

Il faut savoir que le Neurofeedback peut aider à améliorer la qualité de vie de ces vétérans victime de SPT, tout cela en diminuant la force des symptômes qui impactent cette dernière.
Toujours avec une méthode naturelle, et non-invasive.
Peut-être serait-il intéressant d’y penser et de l’inclure dans la prise en charge avant de médiquer le patient.

C’est dans cette optique, que Judy Carlson et le Dr G. Webster Ross ont effectué une étude pilote portant sur les vétérans avec commotion cérébrale.

Judy Carlson est une infirmière spécialisée dans les commotions cérébrales. Son domaine de recherche se situe dans l’utilisation du Neurofeedback auprès des vétérans ayant subi une commotion cérébrale. 

De l’autre côté, le Dr G. Webster Ross est neurologue. Il est le chef du service recherche et développement du Centre de santé des vétérans des îles Pacifiques.

A eux deux, ils ont publié en 2021, une étude pilote sur l’impact du Neurofeedback chez les vétérans ayant une lésion cérébrale traumatique bégnine (commotion cérébrale), et qui ont des symptômes tels des troubles du sommeil, des maux de tête chroniques ou encore des troubles de l’attention.

Voici un résumé en français :

« Bon nombre de vétérans qui ont servi récemment dans les zones de combat ont eu l’expérience des blessures dues à une explosion, et qui entrainent des lésions traumatiques au cerveau. 80% de ces lésions sont bégnines, et 25 à 50% d’entre-elles entrainent des symptômes post-commotion.

Le Neurofeedback a déjà démontré son efficacité sur ce type de trouble, sur des populations de civils et de vétérans. Utilisant le Neurofeedback à « infra low frequency » (ILF), les auteurs ont conduit une étude pilote qui a déterminé la faisabilité et l’efficacité initiale sur les vétérans.

A l’origine, 19 vétérans souhaitaient participer à cette étude pilote, néanmoins les contraintes de voyages, prix, planification, etc. ont permis à seulement 4 vétérans de participer entièrement à l’étude.

Ces vétérans étaient des hommes, âgés en moyenne de 42 ans. Ils ont eu entre 2 et 5 commotions durant leur temps de présence sur les théâtres de guerre. Aujourd’hui ils ont une invalidité entre 50 et 100%. Depuis ces commotions, ils ont vécu entre 5 et 10 années avec des symptômes post-commotion type : maux de tête, insomnies et difficultés d’attention.

Les entrainements de ces 4 vétérans ont été réalisés sur 20 sessions, à hauteur de 3 sessions par semaine. Le protocole utilisé est un protocole standard de l’outil CYGNET, 4 emplacements différents durant 8 minutes chacun, soit 32 minutes de Neurofeedback par session.

Les objectifs de cette étude visaient à prouver l’impact positif du Neurofeedback sur les symptômes type maux de tête chroniques, insomnies, difficultés d’attention, mais aussi sur l’amélioration de la qualité de vie et sur les émotions de ces vétérans.

Tous les résultats obtenus tendent vers une amélioration significative et grâce à cela, un essai clinique contrôlé peut être conduit plus largement. »

Pour lire l’article :

Carlson J. & Webster Ross G. (2021). Neurofeedback impact on chronic headache, sleep, and attention disorders experienced by veterans with mild traumatic brain injury : a pilot study. Biofeedback. 49, 2-9. DOI : 10.5298/1081-5937-49.01.01.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *